Wifi libre dans les parties communes du lointain hôtel. C’était un de mes critères principaux, si je devais laisser ma progéniture à la maison. J’ai aussi investi récemment dans un smart-phone pour demander des nouvelles des enfants à ma sœur et mon frère, qui ont leur IPhone quasi transplanté dans le bras ou connecté au cerveau. Vous avez sûrement des amis comme ça : quand on est avec eux, il y a régulièrement une vibration indiquant un message, tweet ou autre instagram.
Bon certes, l’hôtel avait d’autres qualités comme la terrasse – chauffée – avec vue sur Trafalgar Square et petit-déjeuner copieux à volonté. Pour une fois qu’on a le temps, et les mains non occupées par les biberons et bébés, on en a profité pour faire un petit-déjeuner tranquille avec la totale. On a commencé par des œufs pochés, beans, puis buffet continental, et allez… encore une galette de pomme de terre et trois saucisses. Par miracle, on a pu se lever de table et démarrer une activité qui n’entame notre travail digestif. Visiter et faire les magasins sans la poussette, c’est un luxe : on peut reprendre les escaliers, sans passer trois heures à chercher où ils ont planqué l’ascenseur. On peut faire des emplettes sans se demander avec quel nouveau bras on va tenir les courses, on peut même tenir un parapluie quand il pleut ( et à Londres, ça aide ).
J’avoue : même s’il paraît que les loulous n’ont versé aucune larme, ni posé aucune question sur l’absence de leurs parents, j’avais envie de les retrouver. J’avais lu les apitoiements de certains parents jugeant leur progéniture ingrate, les nôtres, c’est plutôt loin des yeux, loin du cœur. De retour, quand on est entré dans l’appartement, ils ont laissé éclater leur joie, ma fille a couru vers nous, et nous a serré dans ses bras, elle d’habitude peu encline aux câlins. Même mon fils, partisan du moindre effort, s’est déplacé à quatre pattes dans notre direction… et ce n’était pas pour avoir a manger.
The end.