On opte pour Le Buffalo Grill, à 2 km de la maison. On s’installe au fond, dans un endroit retiré, non pas pour être au calme mais plutôt pour être bruyant sans nuire aux autres.
Après des années de repas maison et cinq fruits & légumes par jour, je demande à ma fille, trois ans et demi, ce qu’elle veut dîner. « Moi, je voudrais des frites, des chips et une patate. » Un râle s’élève de l’autre côté de la table, c’est mon fils d’un an et demi qui voit passer un serveur avec un plat, c’est le drame, il a faim. Je lui donne un morceau de pain pour éviter qu’il n’attaque la serviette en papier.
Interlude géostratégique de ma fille : «Maman, pourquoi on s’assit (sic) pas près de la porte ? Moi, je m’aime bien m’assir (sic) près de la porte.»
Les plats arrivent, mon fils se jette sur les frites et se brûle mais il continue de manger. Ma fille est fière et appliquée : « Maman, je parle pas parce que, d’abord, je dois avaler ma bouche.» Je commence mon repas, enthousiaste : ce soir, pas de vaisselle. Enfin… ce n’est pas tant la vaisselle, c’est plutôt le sol… Ça fait seulement cinq minutes qu’on mange et sous la table bouts de frites mâchés côtoient des restes de nuggets et des confettis de serviettes. Je sens qu’ils vont nous adorer au restaurant…
Au dessert, ma fille prend une barbe à papa et mon fils une gourde de compote qu’il avale en deux aspirations (c’est assez impressionnant, je devrais le mettre sur youtube) puis il jette la gourde vide au sol où se trouve, entre autres, son biberon lancé aussi car il est vide. Ils apprennent par imitation les enfants ? D’où est-ce qu’ils sortent des gestes pareils ? Et je lui demande à mon fils d’un an et demi où il a appris ça. Et lui ? Il connaît deux mots, il change de conversation :
» Maman… caaaca, caaaca. »
Il est temps de lever le camp et de partir en quatrième vitesse.
