Au restaurant du Club, y a des chaises hautes pour bébés, des rehausseurs pour enfants. C’est pas l’ambiance bar à volonté, genre Punta Cana, on comprend qu’on est passé à l’étape suivante. C’est l’apocalypse : toutes les dix minutes, une crise d’enfant, des hurlements de bébés à un endroit du restaurant. On est entre parents alors tout le monde fait profil bas ; on sait que son tour va venir.
Ma fille de 2 ans et demi, à qui on a parlé avec un vocabulaire riche depuis son enfance communique par cris et pleurs à la moindre contrariété. On comprend pas ce qui se passe, comment faire passer la crise au plus vite, avant qu’on nous regarde. Enfin, elle hurle que non, elle mangera pas, elle jette sa fourchette en plastique Belambra et là, là faut faire genre je ne laisse pas passer mais je reste digne et ferme alors que j’ai envie de m’énerver et dire tout haut que je n’étais pas faite pour être mère, que j’abandonne !
Je pars au buffet me servir mon assiette et en chemin, je vois un petit enfant qui tombe de son rehausseur. Pas de grosse blessure, plus fort que moi, j’ai un gros fou rire intérieur. Après le boum, une grande aspiration et un méga hurlement de l’enfant. La mère jette un regard féroce au père, il a mal attaché le rehausseur. On sent qu’il y a de la tension à mort mais ça se règlera plus tard, en privé.