Avant la naissance de mes enfants, je ne connaissais pas la sieste. J’avais vaguement noté que c’est répandu après un repas de famille, je n’avais jamais eu cette tentation. Et la sieste, c’est comme la clope : il vaut mieux ne jamais avoir commencé.
Voilà, j’ai commencé après la naissance de ma fille. Une petite sieste de temps en temps. Ça me faisait un bien fou, je me disais que de toute manière, je pouvais arrêter quand je voulais, je ne me sentais pas dépendante. Et je ne dormais qu’à la maison, chez les autres, je ne permettais pas. Puis, je suis revenue au travail, et comme c’est interdit, j’ai arrêté tout bonnement. A certaines occasions, comme un déjeuner en famille le dimanche, je m’en permettais une petite.
Puis mon fils est né et j’ai recommencé à faire la sieste régulièrement. Sans m’en rendre compte, je suis devenue accro. Surtout celle après le repas, c’est vraiment dur de s’en passer. C’est dur aussi d’expliquer à ceux qui n’ont jamais fait de sieste, ils ne comprennent pas…
» Oh ben c’est bon, on fait une marche digestive, tu vas voir, l’envie va te passer. Tu dormiras ce soir.
– J’en aurais bien fait une petite, une courte, en même temps que les enfants.
– Vaut mieux arrêter complètement, réduire, ça ne sert à rien. J’ai un copain du jour au lendemain, il a arrêté, sans vitamines, ni redbull : par la force de la volonté. »
J’ai fait mine d’acquiescer, lasse des jugements mais j’ai continué en cachette. Hélas, ça fait quelque semaines que ma fille de trois ans proteste pour la sieste, et je ne peux plus me reposer en même temps que les enfants. Je crains de devoir arrêter et ma voisine qui des enfants plus âgés ne me rassure pas :
» Moi j’ai arrêté à cause des enfants ».