Ça fait des mois que je claironne que ma fille entre en maternelle à l’école publique au Luxembourg. Je décris avec beaucoup de superlatifs : infrastructures au top, organisation carrée, méthodes progressistes, plusieurs langues parlées, nouvelles constructions… sauf que… ils n’ont pas fini de construire l’école maternelle .
Bref, une vie de parents trépidante : on quitte la crèche avec le chantier sur 3 km où c’était l’enfer pour se garerpour l’école avec parking 25 places pas encore sorti de terre. En France, on aurait des enseignants en grève la première semaine ou bien des débats sur le programme d’apprentissage des 3 ans (morale laïque ou religieuse ? méthode syllabes ou lettres pour apprendre à écrire son prénom ?). Ici c’est plus terre à terre, c’est concret quoi : la cantine en chantier, grues et pelleteuse dans la cour de récréation.
Pour couronner le tout, je ne suis pas allée au courrier pendant deux jours, du coup je n’ai pas reçu la dernière lettre de l’école spécifiant que la réunion parents de 20h serait sans les enfants à cause du chantier. Je vous le donne en mille, on était les seuls parents avec leur fille. J’ai accusé le facteur qui me met les courriers des impayés du précédent locataire dans ma boite.
Notre fille a fait honneur à trois ans d’éducation en restant sage comme une image, on a juste eu droit à une magistrale coupure :
» Maman, pipi !
– Excusez-moi, où sont les toilettes ? me suis-je enquis auprès de la maîtresse.
– Ils ne sont pas encore ouverts, il faut aller dans l’autre bâtiment. »