Dimanche, les parents d’une amie de ma fille de trois ans nous ont invités à un goûter anniversaire, thème : Les pirates. Ok, il faut avancer dans la vie : fini les speed dating, les apéro. mojito, les soirées Beaujolais nouveau, maintenant ce sont les fêtes pirates, pas Pirates des caraïbes avec rhum et Johnny Depp, mais avec bandana et sac tête de mort (ça reste subversif).
J’ai proposé dans ma grande générosité de préparer mon dernier exploit culinaire : le gâteau smarties. D’accord, c’est pas Master Chef, option pâtisserie quand ils dessinent avec la pâte à sucre, genre ils ont quinze couleurs, quinze moules, du relief et des paillettes et le gâteau est tellement beau qu’on a peur de le couper. J’ai inauguré mon nouveau moule à gâteau offert par mes collègues bien intentionnés : marque allemande super efficace qui cuit deux fois plus vite que mon ancien modèle, le marbré est sorti du four version béton armé. On débarque à l’anniversaire, le gâteau fait bonne impression, même si le père de famille peine à le couper.
Les enfants de trois ans, c’est marrant : ils sont à la veille de l’étape sociale, concrètement ils sont cinq dans le salon, assis au sol, sans aucune interaction. Chacun fait son trip de son coté. Il y en a quand même un qui dénonce : » Maman, le gâteau est dur ! »
On va sortir la faune au parc, ambiance pirate : on leur met un bandana. Les parents qui nous ont invités sont optimistes ; ils proposent aux parents des quatre enfants de trois ans de faire un break, eux s’occupent des filous au parc. L’assemblée des parents reste dubitative… tiens, ils ne connaissent pas le coureur de fond intrépide qui s’échappe toutes les dix minutes (lequel est équipé depuis quelques jours d’une veste fluorescente), ils n’imaginent pas la puissance du hurlement strident de la coquine apparemment sage, ni la fainéantise de la choupinette qui fait cinq mètres à pied et le reste dans les bras des parents.